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Du dernier livre d'Olivier Rolin se dégage beaucoup d'émotion.
D'abord dans l'évocation du destin d'Alexeï Féodossiévitch Vangengheim, cet "homme qui s'intéressait aux nuages et faisait des dessins pour sa fille", victime ordinaire du stalinisme.
Mais aussi des illusions perdues d'Olivier Rolin lui-même devant cette terrible déchéance de l'espérance révolutionnaire : "On se prend à se demander ce qui se serait passé si la folie de Staline, décapitant toutes les élites du pays (...), décimant la paysannerie et jusqu'à ce prolétariat au nom de quoi tout se faisait, dont l'URSS était supposée être la patrie, n'avait pas substitué, comme ressort de la vie soviétique, la terreur à l'enthousiasme."
Un récit simple et sincère, nourri par un travail d'archive et de recherche remarquable et d'une relecture des classiques de la littérature concentrationnaire (Grossmann, Chalamov, Soljenitsyne).